L'apport artisanal et culturel de I'immigration andalouse en Ifriqiya pendant I'époque Hafside (Xlll-XVl s.)

L’article est le compte rendu d’un projet de coopération interuniversitaire hispano-tunisien, entre la Faculté de Lettres et des Sciences Humaine de Sousse et la Faculté de Psychologie d’Oviedo. J'ai eu l'occasion d’étudier les modes de socialisation et d’intégration des migrants andalous en Ifriqiya pendant l’époque Hafside (XIII-XVI siècles). L’assimilation des réfugiés dans la société tunisienne se distinguent par les apports andalous apparus dans différents domaines. Les contributions apportées, par exemple, dans le domaine culturel et administratif sont très efficientes. On trouve l’introduction d’une nouvelle écriture: l’état hafside commença à écrire ses documents dans le style graphique andalou au lieu de l'écriture traditionnelle ifriqiyenne (l’écriture coufique). Nous pouvons également citer leurs apports dans le domaine artisanal: les arts décoratifs se développèrent sous l’influence des artisans andalous. L’exemple le plus célèbre se trouve dans le domaine des faïences émaillées, dites zelij, qui sont réalisées selon la technique bien connue en Espagne, celle de la “cuerda seca”. A la même période se manifeste aussi l’utilisation, dans plusieurs monuments, des chapiteaux à décor floral de style andalou, dits chapiteaux hispano-mauresques, le plus ancien se rencontre dans l’encadrement du “mihrab” de la mosquée El Kasbah à Tunis. Ces travaux de diffusion et d’implantation du style hispano-mauresque dans l’architecture ifriqiyenne montrent certains modes d’intégration et d’assimilation des immigrants andalous dans la société hafside.