Aux âges adultes, la force de mortalité s’accroît de façon plus ou moins exponentielle avec l’âge, et le paramètre associé à l’âge, beta, permet d’évaluer le taux de sénescence (vieillissement) d’une génération. L’hypothèse a été récemment avancée que le taux de sénescence au niveau individuel serait une constante biologique, proche de 0,1. Cet article contribue au débat de deux façons: il propose d’abord une méthode simple fondée sur une analyse classique des données de panel longitudinal, afin de comparer le taux de sénescence beta entre différentes cohortes et différents groupes où jouent des effets de fragilité et de période, et il présente ensuite quelques estimations empiriques de beta, par sexe, pour diverses cohortes, dans différents pays. La méthodologie proposée est appliquée aux données de la Human Mortality Database pour les générations nées entre 1878 et 1912 (Danemark, Finlande, Norvège, Suède et Suisse), observées entre 65 et 98 ans de 1943 à 2010. Le taux de sénescence beta apparaît effectivement proche de 0,1: la plupart des écarts qui ressortent de l’analyse (par pays, sexe, génération et âge) sont très faibles en termes absolus, en particulier pour les femmes, même s’ils sont statistiquement significatifs.

Comparaison des taux de sénescence dans le temps et l’espace / Gustavo De Santis; Giambattista Salinari. - In: POPULATION. - ISSN 0032-4663. - STAMPA. - 69:(2014), pp. 191-216. [10.3917/popu.1402.0191]

Comparaison des taux de sénescence dans le temps et l’espace

DE SANTIS, GUSTAVO;
2014

Abstract

Aux âges adultes, la force de mortalité s’accroît de façon plus ou moins exponentielle avec l’âge, et le paramètre associé à l’âge, beta, permet d’évaluer le taux de sénescence (vieillissement) d’une génération. L’hypothèse a été récemment avancée que le taux de sénescence au niveau individuel serait une constante biologique, proche de 0,1. Cet article contribue au débat de deux façons: il propose d’abord une méthode simple fondée sur une analyse classique des données de panel longitudinal, afin de comparer le taux de sénescence beta entre différentes cohortes et différents groupes où jouent des effets de fragilité et de période, et il présente ensuite quelques estimations empiriques de beta, par sexe, pour diverses cohortes, dans différents pays. La méthodologie proposée est appliquée aux données de la Human Mortality Database pour les générations nées entre 1878 et 1912 (Danemark, Finlande, Norvège, Suède et Suisse), observées entre 65 et 98 ans de 1943 à 2010. Le taux de sénescence beta apparaît effectivement proche de 0,1: la plupart des écarts qui ressortent de l’analyse (par pays, sexe, génération et âge) sont très faibles en termes absolus, en particulier pour les femmes, même s’ils sont statistiquement significatifs.
2014
69
191
216
Gustavo De Santis; Giambattista Salinari
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