La ville de Cagliari n’est certainement pas considérée comme un des cas les plus significatifs du point de vue des politiques et des investissements en matière d’urbanisme de modèle néolibéral pour l’aire euro-méditerranéenne, que ce soit par la dimension et la portée de ses projets (proportionnelles, en quelque sorte, à la dimension de la ville, de taille moyenne) ou pour les conséquences en termes d’exclusion socio-spatiale (souvent moins remises en cause par rapport à d’autres cas européens et méditerranéens plus célèbres). Malgré cela, le cas de Cagliari est intéressant dans la mesure où il permet d’observer le développement et la consolidation d’un projet néolibéral urbain géré « en interne », de taille moyenne, mis en pratique par un capitalisme immobilier d’origine essentiellement régionale et en relation avec la classe politique locale. En se référant à cette problématique d’ordre plus général, le but de cette contribution est de vérifier dans quelle mesure le cas de figure cagliaritain, avec ses particularités, se retrouve ou non dans les profils et dans les processus du néolibéralisme urbain évoqués dans la littérature, et de quelle façon le projet néolibéral se territorialise dans la ville, mobilisant quels acteurs et générant quels types de processus et de politiques. La contribution s’attachera tout particulièrement à étudier une des initiatives les plus significatives, à savoir le processus de rénovation du quartier historique de Villanova, objet d’une récente intervention de requalification, aussi bien au niveau de l’urbanisme que du point de vue du bâtiment et de la construction, et qui s’est vu opérer une gentrification partielle. Étant donné son caractère récent et emblématique, le cas de Villanova permet d’analyser et de reconstruire de près d’un côté les logiques, la genèse et l’évolution des projets concernant le quartier et, de l’autre, leurs conséquences aussi bien du point de vue économique (par exemple, sur les mouvements du marché immobilier local et des activités commerciales) que social, sous forme de nouveaux processus d’inclusion et d’exclusion, ou bien de coexistence et de conflit entre anciens et nouveaux habitants du quartier, ou encore de modification des pratiques urbaines de la part des résidents. Du point de vue méthodologique, le travail s’appuie sur différentes sources : articles, revues de presse pour la reconstruction chronologique et spatiale du processus de réhabilitation ; données sociodémographiques et d’évolution du marché immobilier (lorsqu’elles étaient disponibles) afin de saisir quelques indices d’un début de processus de gentrification ; observations spatiales et entretiens libres sur place auprès de résidents du quartier (une vingtaine d’interviews environ effectuées auprès de résidents italiens et étrangers) afin de recueillir des témoignages et des documents sur les pratiques concernant les espaces publics aux différents moments de la journée et sur la perception des changements spatiaux en cours.

Les politiques néolibérales à l’épreuve du local. Le cas du quartier de Villanova à Cagliari / Matteo, Puttilli; Memoli, Maurizio; Pisano, Alberto. - ELETTRONICO. - (2015), pp. 45-61.

Les politiques néolibérales à l’épreuve du local. Le cas du quartier de Villanova à Cagliari

PUTTILLI, MATTEO GIROLAMO;
2015

Abstract

La ville de Cagliari n’est certainement pas considérée comme un des cas les plus significatifs du point de vue des politiques et des investissements en matière d’urbanisme de modèle néolibéral pour l’aire euro-méditerranéenne, que ce soit par la dimension et la portée de ses projets (proportionnelles, en quelque sorte, à la dimension de la ville, de taille moyenne) ou pour les conséquences en termes d’exclusion socio-spatiale (souvent moins remises en cause par rapport à d’autres cas européens et méditerranéens plus célèbres). Malgré cela, le cas de Cagliari est intéressant dans la mesure où il permet d’observer le développement et la consolidation d’un projet néolibéral urbain géré « en interne », de taille moyenne, mis en pratique par un capitalisme immobilier d’origine essentiellement régionale et en relation avec la classe politique locale. En se référant à cette problématique d’ordre plus général, le but de cette contribution est de vérifier dans quelle mesure le cas de figure cagliaritain, avec ses particularités, se retrouve ou non dans les profils et dans les processus du néolibéralisme urbain évoqués dans la littérature, et de quelle façon le projet néolibéral se territorialise dans la ville, mobilisant quels acteurs et générant quels types de processus et de politiques. La contribution s’attachera tout particulièrement à étudier une des initiatives les plus significatives, à savoir le processus de rénovation du quartier historique de Villanova, objet d’une récente intervention de requalification, aussi bien au niveau de l’urbanisme que du point de vue du bâtiment et de la construction, et qui s’est vu opérer une gentrification partielle. Étant donné son caractère récent et emblématique, le cas de Villanova permet d’analyser et de reconstruire de près d’un côté les logiques, la genèse et l’évolution des projets concernant le quartier et, de l’autre, leurs conséquences aussi bien du point de vue économique (par exemple, sur les mouvements du marché immobilier local et des activités commerciales) que social, sous forme de nouveaux processus d’inclusion et d’exclusion, ou bien de coexistence et de conflit entre anciens et nouveaux habitants du quartier, ou encore de modification des pratiques urbaines de la part des résidents. Du point de vue méthodologique, le travail s’appuie sur différentes sources : articles, revues de presse pour la reconstruction chronologique et spatiale du processus de réhabilitation ; données sociodémographiques et d’évolution du marché immobilier (lorsqu’elles étaient disponibles) afin de saisir quelques indices d’un début de processus de gentrification ; observations spatiales et entretiens libres sur place auprès de résidents du quartier (une vingtaine d’interviews environ effectuées auprès de résidents italiens et étrangers) afin de recueillir des témoignages et des documents sur les pratiques concernant les espaces publics aux différents moments de la journée et sur la perception des changements spatiaux en cours.
2015
979-10-95552-01-7
Penser la fabrique de la ville en temps de crise(s)
45
61
Matteo, Puttilli; Memoli, Maurizio; Pisano, Alberto
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