S’adressant à Fabius Maximus dans Pontiques I, 2, Ovide fait allusion à la clémence d’Auguste en soutenant qu’elle n’a pas trouvé le moyen de s’exprimer parce que le prince n’imagine pas la dureté des lieux où il a été envoyé en exil. Compte tenu des informations transmises par certaines sources antiques à propos de la ligne de conduite suivie par l’empereur dans la tentative de souligner sa disposition favorable à l’exercice de l’indulgence, ce témoignage démontre la capacité d’utiliser un argumentum répondant par ailleurs à l’image qu’Auguste lui-même cherchait à donner de sa conduite à l’époque où Ovide fut éloigné de Rome. Dans ce sens, à travers l’analyse de plusieurs références à la même vertu dans les Épîtres ex Ponto, il est possible d’évaluer sur le plan historique les stratégies rhétoriques d’autodéfense adoptées par Ovide pour faire appel à un juge particulier comme l’empereur dans un climat qui le vit toujours plus actif dans l’administration de la justice grâce à l’affirmation croissante de la procédure de la cognitio extra ordinem. Par ailleurs, d’autres arguments apportés par le poète confirment la compétence rhétorique qu’il dut apprendre dans les écoles de déclamation fréquentées par d’autres destinataires de ses lettres, comme Fabius Maximus. - Addressing Fabius Maximus in Epistles from Pontus I, 2 Ovid alludes to Augustus’ clemency, declaring that the prince had not been able to express it because he cannot imagine the harshness of the places where Ovid has been sent in exile. In consideration of some of the information provided by several ancient sources regarding the line of conduct adopted by the emperor in an attempt to show his willingness to be clement, this testimonial reveals Ovid’s ability to use an argumentum that corresponds moreover to the image Augustus himself tried to portray of his conduct in the period in which Ovid was sent away from Rome. In this sense, also analysing other references to the same virtue in the Epistles from Pontus, it is possible to make an historical evaluation of the rhetorical self-defence strategies adopted by Ovid to appeal to such a particular judge as the emperor in an atmosphere that shows the latter more and more active in the administration of justice, thanks to the growing use of the procedure of cognitio extra ordinem. Overall, further argumentations used by the poet confirm the rhetorical skill that he is likely to have learned in the schools of declamation also attended by other recipients of his Epistles, among whom Fabius Maximus.

«Cum subit Augusti quae sit clementia»: Ovide et la rhétorique de l’autodéfense / Mastrorosa, Ida Gilda. - STAMPA. - (2022), pp. 135-148.

«Cum subit Augusti quae sit clementia»: Ovide et la rhétorique de l’autodéfense

Mastrorosa, Ida Gilda
2022

Abstract

S’adressant à Fabius Maximus dans Pontiques I, 2, Ovide fait allusion à la clémence d’Auguste en soutenant qu’elle n’a pas trouvé le moyen de s’exprimer parce que le prince n’imagine pas la dureté des lieux où il a été envoyé en exil. Compte tenu des informations transmises par certaines sources antiques à propos de la ligne de conduite suivie par l’empereur dans la tentative de souligner sa disposition favorable à l’exercice de l’indulgence, ce témoignage démontre la capacité d’utiliser un argumentum répondant par ailleurs à l’image qu’Auguste lui-même cherchait à donner de sa conduite à l’époque où Ovide fut éloigné de Rome. Dans ce sens, à travers l’analyse de plusieurs références à la même vertu dans les Épîtres ex Ponto, il est possible d’évaluer sur le plan historique les stratégies rhétoriques d’autodéfense adoptées par Ovide pour faire appel à un juge particulier comme l’empereur dans un climat qui le vit toujours plus actif dans l’administration de la justice grâce à l’affirmation croissante de la procédure de la cognitio extra ordinem. Par ailleurs, d’autres arguments apportés par le poète confirment la compétence rhétorique qu’il dut apprendre dans les écoles de déclamation fréquentées par d’autres destinataires de ses lettres, comme Fabius Maximus. - Addressing Fabius Maximus in Epistles from Pontus I, 2 Ovid alludes to Augustus’ clemency, declaring that the prince had not been able to express it because he cannot imagine the harshness of the places where Ovid has been sent in exile. In consideration of some of the information provided by several ancient sources regarding the line of conduct adopted by the emperor in an attempt to show his willingness to be clement, this testimonial reveals Ovid’s ability to use an argumentum that corresponds moreover to the image Augustus himself tried to portray of his conduct in the period in which Ovid was sent away from Rome. In this sense, also analysing other references to the same virtue in the Epistles from Pontus, it is possible to make an historical evaluation of the rhetorical self-defence strategies adopted by Ovid to appeal to such a particular judge as the emperor in an atmosphere that shows the latter more and more active in the administration of justice, thanks to the growing use of the procedure of cognitio extra ordinem. Overall, further argumentations used by the poet confirm the rhetorical skill that he is likely to have learned in the schools of declamation also attended by other recipients of his Epistles, among whom Fabius Maximus.
2022
2383770728
9782383770725
La poésie augustéenne et la rhétorique
135
148
Goal 16: Peace, justice and strong institutions
Mastrorosa, Ida Gilda
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