L'intention de l’article est d'analyser la relation entre la littérature et la philosophie à partir du livre de Gilles Deleuze Proust et les signes où le philosophe semble diviser fermement les deux disciplines. Selon Deleuze l'effort intime de saisir la vérité conduit la philosophie à élaborer un système visant à éviter toutes sortes de contradictions. La littérature, au contraire, ne pratique aucune abstraction rationnelle, mais donnes voix à toutes les contradictions qui distinguent et soutiennent les émotions humaines. Néanmoins, il est important de souligner que Deleuze lui-même affirme que la vérité n'est pas quelque chose qu'un sujet désincarné peut trouver dans le monde. La vérité, affirme le philosophe, est l'effet d'une « violence sur la pensée », une violence qui frappe le sujet de l'extérieur en l'obligeant à penser. Pour le philosophe, la pensée don n'est pas l'acte d'un libre arbitre, mais l'effet de notre être-au-monde comme corps toujours compromis avec la contingence des émotions. D'où l'importance que Deleuze attache aux signes. Les signes sont en fait les blessures que le temps laisse sur la vie d'un être humain, éveillant en lui le besoin de comprendre ce qui se cache derrière ces mêmes blessures. En ce sens, déchiffrer les signes signifie certainement s’approcher de la vérité, mais d’une vérité qui qui n'a rien à voir avec les instances fondationnalistes typiques du savoir philosophique, le même qui sépare le sujet du monde, le transformant en une pure instance cognitive. La vérité dont parle Deleuze émerge au contraire précisément d'un mélange confus et passionné avec le monde et trouve sa raison d'être à partir de cette communion inaliénable entre la pensée d'un sujet et le monde dans lequel il vit émotivement. La division entre philosophie et littérature que Deleuze semblait d'abord défendre est donc problématisée par sa propre conception de la vérité, à travers laquelle il exprime la nécessité de dépasser les abstractions du cogito afin d'instituer une nouvelle façon de faire de la philosophie.
Le pli de la pensée. Proust entre philosophie et littérature / andrea nicolini. - STAMPA. - (2024), pp. 107-126.
Le pli de la pensée. Proust entre philosophie et littérature
andrea nicolini
2024
Abstract
L'intention de l’article est d'analyser la relation entre la littérature et la philosophie à partir du livre de Gilles Deleuze Proust et les signes où le philosophe semble diviser fermement les deux disciplines. Selon Deleuze l'effort intime de saisir la vérité conduit la philosophie à élaborer un système visant à éviter toutes sortes de contradictions. La littérature, au contraire, ne pratique aucune abstraction rationnelle, mais donnes voix à toutes les contradictions qui distinguent et soutiennent les émotions humaines. Néanmoins, il est important de souligner que Deleuze lui-même affirme que la vérité n'est pas quelque chose qu'un sujet désincarné peut trouver dans le monde. La vérité, affirme le philosophe, est l'effet d'une « violence sur la pensée », une violence qui frappe le sujet de l'extérieur en l'obligeant à penser. Pour le philosophe, la pensée don n'est pas l'acte d'un libre arbitre, mais l'effet de notre être-au-monde comme corps toujours compromis avec la contingence des émotions. D'où l'importance que Deleuze attache aux signes. Les signes sont en fait les blessures que le temps laisse sur la vie d'un être humain, éveillant en lui le besoin de comprendre ce qui se cache derrière ces mêmes blessures. En ce sens, déchiffrer les signes signifie certainement s’approcher de la vérité, mais d’une vérité qui qui n'a rien à voir avec les instances fondationnalistes typiques du savoir philosophique, le même qui sépare le sujet du monde, le transformant en une pure instance cognitive. La vérité dont parle Deleuze émerge au contraire précisément d'un mélange confus et passionné avec le monde et trouve sa raison d'être à partir de cette communion inaliénable entre la pensée d'un sujet et le monde dans lequel il vit émotivement. La division entre philosophie et littérature que Deleuze semblait d'abord défendre est donc problématisée par sa propre conception de la vérité, à travers laquelle il exprime la nécessité de dépasser les abstractions du cogito afin d'instituer une nouvelle façon de faire de la philosophie.File | Dimensione | Formato | |
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