Résumé (FR) | Et si la retraduction n’était pas un retour, mais un déplacement mesurable ? Cet article met à l’épreuve la théorie canonique de Bensimon (1990) en confrontant deux traductions françaises de Se questo è un uomo de Primo Levi – J’étais un homme (Michèle Causse, 1961) et Si c’est un homme (Martine Schruoffeneger, 1987). L’étude s’appuie sur une méthodologie quantitative et textométrique inédite, combinant lexicométrie et analyse de la saillance lexicale sur des corpus alignés (italien ↔ français). Grâce à des outils comme SketchEngine (listes de mots-clés, hapax contrastifs, unités polylexicales), la recherche cartographie les écarts de fréquence et les profils isotopiques, révélant les divergences stylistiques et énonciatives entre les deux traductrices. Causse privilégie une poétique perceptive et lumineuse, tandis que Schruoffeneger reconstruit un univers procédural et documentaire : deux manières de traduire l’expérience et d’en redistribuer la visibilité. Au-delà du cas Levi, cette approche propose une relecture de la retraduction comme recalibration isotopique plutôt que comme restitution fidèle : chaque version recompose le régime de lisibilité et l’éthique du témoignage à travers ses choix lexicaux et collocationnels. Abstract (EN) | What if retranslation were not a return but a measurable shift? This study re-examines Bensimon’s (1990) canonical theory through a data-driven comparison of two French versions of Primo Levi’s If This Is a Man — J’étais un homme (Michèle Causse, 1961) and Si c’est un homme (Martine Schruoffeneger, 1987). Using an innovative quantitative and textometric methodology, the research combines lexicometric analysis and lexical salience mapping on aligned Italian–French corpora. Employing SketchEngine (keyword lists, contrastive hapax, multiword units), the study models patterns of lexical frequency and isotopic cohesion, revealing distinct stylistic and enunciative postures between the two translators. Causse dramatizes perception and light, shaping a sensory poetics, while Schruoffeneger reconstructs a procedural and documentary world: two textual economies of testimony. Beyond the Levi case, this approach reframes retranslation as a process of isotopic recalibration rather than faithful restitution — each version reshaping the readability, ethics, and materiality of the source through measurable linguistic choices.
La ritraduzione, approcci quantitativi. Studio comparativo di salienza lessicale in due versioni francesi di «Se questo è un uomo» / Fernando Funari. - STAMPA. - (2025), pp. 87-105.
La ritraduzione, approcci quantitativi. Studio comparativo di salienza lessicale in due versioni francesi di «Se questo è un uomo»
Fernando Funari
2025
Abstract
Résumé (FR) | Et si la retraduction n’était pas un retour, mais un déplacement mesurable ? Cet article met à l’épreuve la théorie canonique de Bensimon (1990) en confrontant deux traductions françaises de Se questo è un uomo de Primo Levi – J’étais un homme (Michèle Causse, 1961) et Si c’est un homme (Martine Schruoffeneger, 1987). L’étude s’appuie sur une méthodologie quantitative et textométrique inédite, combinant lexicométrie et analyse de la saillance lexicale sur des corpus alignés (italien ↔ français). Grâce à des outils comme SketchEngine (listes de mots-clés, hapax contrastifs, unités polylexicales), la recherche cartographie les écarts de fréquence et les profils isotopiques, révélant les divergences stylistiques et énonciatives entre les deux traductrices. Causse privilégie une poétique perceptive et lumineuse, tandis que Schruoffeneger reconstruit un univers procédural et documentaire : deux manières de traduire l’expérience et d’en redistribuer la visibilité. Au-delà du cas Levi, cette approche propose une relecture de la retraduction comme recalibration isotopique plutôt que comme restitution fidèle : chaque version recompose le régime de lisibilité et l’éthique du témoignage à travers ses choix lexicaux et collocationnels. Abstract (EN) | What if retranslation were not a return but a measurable shift? This study re-examines Bensimon’s (1990) canonical theory through a data-driven comparison of two French versions of Primo Levi’s If This Is a Man — J’étais un homme (Michèle Causse, 1961) and Si c’est un homme (Martine Schruoffeneger, 1987). Using an innovative quantitative and textometric methodology, the research combines lexicometric analysis and lexical salience mapping on aligned Italian–French corpora. Employing SketchEngine (keyword lists, contrastive hapax, multiword units), the study models patterns of lexical frequency and isotopic cohesion, revealing distinct stylistic and enunciative postures between the two translators. Causse dramatizes perception and light, shaping a sensory poetics, while Schruoffeneger reconstructs a procedural and documentary world: two textual economies of testimony. Beyond the Levi case, this approach reframes retranslation as a process of isotopic recalibration rather than faithful restitution — each version reshaping the readability, ethics, and materiality of the source through measurable linguistic choices.| File | Dimensione | Formato | |
|---|---|---|---|
|
FUNARI 2025 La ritraduzione, approcci quantitativi. Studio comparativo di salienza lessicale in due versioni francesi di Se questo è un uomo.pdf
accesso aperto
Tipologia:
Pdf editoriale (Version of record)
Licenza:
Open Access
Dimensione
235.91 kB
Formato
Adobe PDF
|
235.91 kB | Adobe PDF |
I documenti in FLORE sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.



